Edward Maalouf signe l’exploit à Pékin

Jeux paralympiques - L’athlète libanais a décroché une médaille de bronze en handbiking

Edward Maalouf signe l’exploit à Pékin

 

 

L’athlète libanais Edward Maalouf qui représente le Liban aux Jeux paralympiques de Pékin, a réussi la gageure de remporter hier une médaille de bronze en cyclisme et plus précisément en handbiking. Dans la course sur piste, le Libanais s’est classé troisième de sa catégorie (HC B) derrière deux ténors du handbiking mondial, le Suisse Heinz Frei et l’Italien Vittorio Podesta. Cet événement constitue un exploit en soi dans la mesure où il s’agit de la première médaille libanaise aux Jeux paralympiques.
Les Jeux paralympiques réunissent des athlètes handicapés de tous les pays pour des épreuves handisports. Y participent des athlètes handicapés physiques ou visuels (amputés, aveugles, infirmes moteurs, cérébraux ou en fauteuil roulant, ou tout autre handicap).
Ils sont organisés par le Comité international paralympique (et non pas par le Comité international olympique) et ont lieu tous les quatre ans à la suite des Jeux olympiques. Les premiers se sont déroulés à Rome en 1960.
À noter que le cyclisme est devenu un sport officiel aux Jeux paralympiques de Séoul en 1988 avec des épreuves sur route. Le cyclisme sur piste fait partie des Jeux paralympiques depuis les Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996.

Vélo à main
Le cyclisme handisport est un sport dérivé du cyclisme. Le vélo pour handicapés physiques date des années 1960, le tandem pratiqué par les déficients visuels des années 1970 et enfin le handbike pour les personnes en fauteuil roulant des années 1990.
Le cyclisme handisport respecte les règles établies par l’Union cycliste internationale, qu’il adapte vis-à-vis des types de handicaps. Le cyclisme de compétition comprend deux disciplines : le cyclisme sur route et le cyclisme sur piste. Le cyclisme sur route est pratiqué en extérieur et le cyclisme sur piste dans un vélodrome. Le handbike, littéralement « vélo à main », est un vélo à trois roues se conduisant avec les mains grâce au pédalier à plusieurs vitesses. C’est une discipline en plein essor sur le plan européen, aux Pays-Bas et en Allemagne en particulier. Elle a été créée par des valides, ce qui n’est pas pour déplaire au mouvement Handisport. Le handbike a pour avantage d’être moins coûteux que le fauteuil de course. Il est propulsé comme sa cousine la bicyclette grâce à un pédalier, une chaîne et un dérailleur similaires. Seul le cadre diffère.
Le handbike s’adresse aux lésés médullaires (paraplégie, tétraplégie), aux amputés des membres inférieurs, aux hémiplégiques, aux polios, aux infirmes moteur cérébraux ou encore aux personnes ayant des pathologies des jambes ou du dos.
Un handbike moderne comporte un pédalier à main doté de 7 à 32 vitesses grâce à l’emploi de dérailleurs semblables à ceux d’un vélo. Les repose-jambes sont réglables et l’assise comporte un dossier. Les bras en action prennent le rythme rapidement. Pour ce qui est de tourner, il y a deux possibilités : soit avec un guidon, soit en penchant son corps lorsque le handbike est équipé d’un vérin situé sous l’assise. Dans ce dernier cas, deux barres de maintien sont situées de chaque coté du siège, qui est rembourré pour un meilleur confort, pour aider à relever son corps.
Signalons que le handbiking comporte trois divisions A, B et C, suivant le niveau de handicap. Edward Maalouf concourt dans la division B.

Des efforts récompensés
Paraplégique suite à un accident de travail survenu il y a une dizaine d’années, rien n’a empêché Edward Maalouf de continuer à pratiquer le sport au niveau professionnel. Il avait fait des Jeux paralympiques de Pékin un de ses principaux objectifs. Très fier de représenter le pays du Cèdre (malgré le fait qu’il réside aux Pays-Bas), il était le porte-drapeau officiel de la délégation libanaise à Pékin.
Pour arriver à ses fins, cet athlète hors du commun avait suivi un entraînement strict toute la saison, mettant les bouchées doubles et parcourant les continents pour représenter – avec succès – le Liban à tous les championnats internationaux.
Pour les Jeux de Pékin, Edward Maalouf avait décidé de mettre le paquet. En effet, présent en Chine trois semaines avant le coup d’envoi des Jeux, notre champion national avait intensifié ces derniers jours ses préparatifs sous la houlette de ses deux coachs Henk Ceelen et Herman Vrijhof.
Cette médaille de bronze vient à point nommé récompenser des années d’efforts et de persévérances.
Même s’il a déjà le sentiment du devoir accompli, il n’en reste pas moins que Maalouf caresse le rêve de remporter une médaille d’or dans la deuxième course (sur route cette fois-ci) à laquelle il va participer dimanche. Tout le Liban retient son souffle. Croisons les doigts…

Makram HADDAD