Vers une nouvelle generation de cellules photovoltaiques
Professeur à l'EPFL et concepteur du système de cellules solaires à colorants, Michael Grätzel décrit sa découverte comme un nouveau moyen de "capter la lumière et de la transformer en énergie électrique". Grâce à l'adjonction d'un second colorant, les cellules solaires sont désormais capables de réagir à une plus grande partie du spectre lumineux.
Couramment désigné sous le nom de cellules solaires de Grätzel en référence à leur concepteur, le système voit le jour au début des années 90. Le professeur de l'EPFL développe un système à base de colorants qui, comme la chlorophylle naturelle, sont stimulés par la lumière et génèrent des charges électriques. La technique permet de produire des cellules solaires particulièrement efficaces en faible luminosité et à moindre coût.
Les colorants utilisés par Michael Grätzel ne sont sensibles qu'à une partie restreinte du spectre lumineux. Les recherches menées conjointement entre les chercheurs de l'EPFL et leurs confrères américains permettent d'étendre la sensibilité spectrale de la cellule aux parties rouges, vertes et bleues de la lumière visible, et donc d'en améliorer l'efficacité. "Il n'est pas possible pour un seul colorant d'être sensible à l'ensemble du spectre lumineux", précise Khaja Nazeeruddin, chercheur dans l'équipe de Michael Grätzel, "d'où l'incorporation d'un second colorant. C'est une première mondiale".
Ce mode de transfert d'énergie indirect s'inspire des modèles naturels. En effet, dans le processus de photosynthèse des plantes, certaines molécules de chlorophylle émettent des signaux, que d'autres reçoivent avant que se mettent en route des processus de transfert de charges électriques.
Pour l'heure, le modèle a été testé dans les laboratoires de l'EPFL avec des résultats plus qu'encourageants.