Conjonctivite : le pic de l’épidémie est passé
14/09/2010
Les symptômes de la conjonctivite diffèrent selon le virus et peuvent aller d’une légère rougeur ou irritation des yeux jusqu’à un enflement de la conjonctive ou de la paupière.
Les symptômes de la conjonctivite diffèrent selon le virus et peuvent aller d’une légère rougeur ou irritation des yeux jusqu’à un enflement de la conjonctive ou de la paupière.
L'épidémie de conjonctivite qui a sévi au cours des dernières semaines au Liban a suscité une panique au sein de la population. Une panique d'ailleurs « injustifiée » et qui « n'est basée sur aucun fait scientifique », comme l'explique le Dr Nabil Torbey, ophtalmologue. « Au cours de l'année, nous rencontrons plusieurs fois de petites épidémies de conjonctivites, poursuit-il. Mais il n'y a aucun lieu de s'alarmer. »
Cette dernière épidémie de conjonctivite est virale et non allergique (comme celle rencontrée au printemps). Elle a été causée par un virus de la famille des adénovirus. « Les manifestations et les symptômes diffèrent selon le virus et peuvent aller d'une simple et légère rougeur ou irritation des yeux jusqu'à un enflement de la conjonctive, de la paupière, en passant par des sécrétions mucopurulentes, des lourdeurs, une gêne continue ou même une baisse momentanée de la vue dans le cas d'une kératite, c'est-à-dire si la cornée est affectée », souligne le Dr Torbey.
Dans le cas de ces conjonctivites, « il n'est pas indiqué que les pharmaciens prescrivent des gouttes, notamment si celles-ci contiennent de la cortisone, insiste-t-il. En fait, une conjonctivite virale peut masquer un herpès, et si celui-ci est traité avec de la cortisone, il peut devenir plus virulent ».
Et d'affirmer : « La maladie se résorbe spontanément, avec ou sans traitements. Ceux-ci sont d'ailleurs symptomatologiques. Dans certains cas bien précis, une antibiothérapie est indiquée pour empêcher une surinfection bactérienne et sur indications de l'ophtalmologue uniquement. »
Le seul inconvénient de la conjonctivite reste le fait que dans des cas rares, « la cornée est attaquée, après dix à quinze jours, par une réaction immunologique au virus ». Dans ces cas, l'antibiothérapie est prolongée.
La bonne nouvelle, c'est que l'épidémie est en régression.
« Il y a au moins une diminution de 30 à 40 % des cas », rassure le Dr Torbey, qui conseille par ailleurs d'appliquer des compresses d'eau froide et d'adopter des mesures d'hygiène strictes, d'autant que la maladie est contagieuse. Ainsi, il faut avoir sa propre serviette, se laver les mains au savon plusieurs fois par jour, mettre des lunettes solaires et éviter les piscines, mais surtout les embrassades, puisque le virus passe par un contact direct.