Le réchauffement climatique serait-il un nouveau péché ?
Le réchauffement climatique serait-il un nouveau péché ?
Le sentiment de culpabilité serait ce qui motive le plus les gens à changer de conduite vis-à-vis de l'environnement.
Signe des temps, le diocèse de Lyon propose dans son « carême écologique » un certain nombre de conduites pour faire pénitence : privilégier les transports non polluants et le covoiturage, réduire de un degré la température de son logement, écrire sur du papier recto verso, boire de l'eau du robinet et non en bouteille... Le nouveau mot d'ordre est : il faut faire pénitence pour le bien de l'environnement, et non pour le pardon des péchés. Le réchauffement climatique serait-il un péché ?
L'affaire est plus sérieuse qu'on ne le pense : selon une étude de l'Université du Kansas et de l'Université de Calgary, le sentiment de culpabilité est ce qui motive le plus les gens à changer de conduite vis-à-vis de l'environnement. Plus précisément, le sentiment de culpabilité collective. Mark Ferguson et Nyla Branscombe ont montré que si l'on crée chez les gens un état de culpabilité collective (en leur montrant, par exemple, des données établissant que les Américains en tant que nation sont de gros pollueurs, et que cela a des conséquences pour toute la planète, et pour les générations à venir), ils expriment de plus fermes intentions pour changer de comportement, payer des taxes sur la pollution, que si on les alerte sur le danger que représentent nos modes actuels de consommation en exposant des faits.
Selon les auteurs de cette étude, le sentiment de culpabilité collective est un outil de poids pour faire évoluer les comportements, notamment sur la question du réchauffement climatique. Mais en fait, c'est du réchauffé ! Jadis, on annonçait la fin du monde comme prix des péchés de l'humanité, aujourd'hui on remplace le péché de chair par celui d'effet de serre pour obtenir les mêmes résultats.